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    2013 -The Reluctant Fundamentalist (L'Intégriste malgré lui)

     

    Le réalisateur danois le plus dépressif et le plus « barré » a encore frappé. Après Antichrist, qui vient de sortir aux Etats-Unis, Lars Von Trier s’attèle à un nouveau projet, qu’il a écrit et qu’il va réaliser.

    Les coulisses du projet : 

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    Lars  Von Trier dispose d’un budget de 7 millions de dollars, ce qui semble assez limité pour le genre.

    D’un point de vue visuel, Melancholia s’annonce comme un mélange entre le style dogme (inventé entre autres par Lars Von Trier), dont les mots d’ordre sont caméra à l’épaule et scènes improvisées, et quelques effets spéciaux, mais, jure-t-on déjà, aux antipodes de la sophistication hollywoodienne.

    Le réalisateur de Dogville et Dancer In The Dark nous promet une chose : « No more happy endings ! » (« Fini les happy end »)…

    Kiefer Sutherland fait donc partie de ce casting international et  s’il y a bien un endroit où l’on n’attendait pas Jack Bauer, c’est bien sur le plateau de tournage de Lars von Trier ! « J’aurais joué un serveur ou quoique  ce soit d’autre dans ce film » déclare kiefer lors de la conférence de presse de juillet 2010.

    « Il y a une honnêteté brutale dans les films de Lars et je pense que c’est fascinant. J’ai toujours voulu travailler avec lui “, a déclaré Kiefer Sutherland. Le réalisateur Danois est connu pour avoir de fortes exigences envers ses acteurs…

    Le casting est également complété par Charlotte Rampling, Stellan Skarsgard et son fils, ainsi qu’une légende du cinéma underground des années 70, Udo Kier. Le début du tournage est toujours prévu pour cet été, en Suède. 

    Le cinéaste danois compte les réunir afin de les confronter à la mort de la planète en étudiant leurs réactions.

    Le tournage du film Melancholia va se dérouler à Trollhättan en Suède. Rebaptisé Trollywood, c’est la 4e fois que Lars Von trier choisit cette ville comme lieu de tournage. Ayant peur de l’avion, le réalisateur suédois préfère faire venir Hollywood en suède…

    Les acteurs, Alexander Skarsgård (Eric dans True Blood), Kirsten Dunst (la fiancée de spider man), Charlotte Gainsbourg (antichrist) et Kiefer Sutherland sont d’ores et déjà prêt et vivent dans une maison privé un peu en dehors de la ville. La zone est bouclée et sécurisée. Le tournage est prévu jusqu’en septembre et sera présenté au festival de Canne 2011, une sortie est donc prévue en mai ou juin 2011. 

    D’un point de vue visuel, Melancholia s’annonce comme un mélange entre le style dogme (inventé entre autres par Lars Von Trier), dont les mots d’ordre sont caméra à l’épaule et scènes improvisées, et quelques effets spéciaux, mais, jure-t-on déjà, aux antipodes de la sophistication hollywoodienne.

    Sources : expressen.se / allociné

    Interrogé sur le thème de Melancholia, Von Trier est resté vague. « J’ai un plan mais personne ne le connaîtra jamais », a-t-il déclaré, frustrant sans pour autant surprendre la soixantaine de journalistes qui s’étaient déplacés à Trollhättan depuis toute l’Europe. « C’est l’histoire de deux sœurs… et d’une planète. Kirsten se marie, mais pas pour longtemps, bien entendu », a quand même dévoilé le réalisateur. Le film a le plus souvent été décrit comme une histoire de catastrophe psychologique et de fin du monde.

    “Il y a un mariage et de la mélancolie, mais je ne veux pas en dire plus”, a annoncé von Trier sur le ton laconique et énigmatique dont il est coutumier. On sait seulement qu’Alexander Skarsgård épouse Dunst mais que leur union trouve une fin dramatique quelques jours seulement après la cérémonie.

    Kiefer Sutherland a ajouté que Melancholia serait un film d’une “honnêteté brutale”, un élément qu’il apprécie dans le cinéma de von Trier. Il a précisé qu’il adorait “tourner en direct, sans aucune répétition”. C’est la première fois qu’il travaille ainsi.

    Dunst, qui est dans le film la sœur de Gainsbourg, a décrit Melancholia comme “un film poétique”.

    Le tournage de ce film-catastrophe psychologique a commencé le 22 juillet et se prolongera jusqu’au 8 septembre.

    Melancholia est produit par la société danoise Zentropa en coproduction avec la Suède (Memfis Film), la France (Slot Machine) et l’Allemagne(Zentropa International Cologne).


    Extrait de l’interview donnée à Canal+ diffusée le 26 novembre 2010 :

     

    Translate: You have just ended Melancholia by Lars Von Trier.

    Kiefer: “That was an incredible experience, different from all that I had made before. He has the own way it works. There were certain scenes as one repeated in no way. He put me in a room with Charlotte Gainsbourg and he said engine. The first time, I was surprised. Lars said to me, you make what you have to make, I said OK. I said to Charlotte, go to the right and he said silence, action. He has a big trust in his actors. He watches us playing the scene and if he likes what we make, it is good. If he does not like he gives us indications. He gives us the chance to try something by us even. When I became used, it was fantastic”.

      

    Traduction par Virginie

    KS : On peut prolonger [l'interview].
    -  Prolongez là autant que vous souhaitez.
    KS : On n’avait pas le droit de faire ça en Suède.
    AS : Non!

    [PRESENTATION]

    - Il y avait des règles pour cette activité ? C’est ce que vous voulez dire ?

    KS : Une des choses les plus extraordinaires pour moi c’était la déstructuration des règles. J’ai fais 80-90 films, 198 épisodes de ’24′, ce qui représente une autre centaine de films, et il y a une constance d’après mon expérience : les acteurs lisent la scène, la bloquent, la répètent et ensuite la tournent. Et la toute première scène que j’ai tournée c’était avec Charlotte Gainsbourg. Lars nous a amenés devant une porte et a dit « Je veux que vous alliez dans cette pièce et que vous jouiez la scène ». J’ai dit d’accord, j’allais ouvrir la porte et il a dit « Non, non, pas encore. » Il a dit « Ça tourne » et « Action ». J’ai dit « Tu plaisantes ? » J’ai regardé Charlotte et je lui ait dit « Tu va à gauche, je vais à droite et on se retrouve au milieu pour faire la scène ». Tout ce que j’ai entendu c’est Lars crier « ‘Silence ! » Alors on est entré et on a joué la scène. Ça m’a prit une minute pour l’accepter, mais j’étais tellement occupé à trouver / comprendre la scène que toutes les choses techniques que j’avais apprises au fil des ans sur la manière de travailler avec la caméra et de jouer en fonction de la caméra, ont disparues; parce que j’étais plus occupé à trouver la scène avec l’autre acteur. Il y avait une liberté incroyable en travaillant comme ça, mais j’ai regardé Lars avec moi en particulier mais… je pense que tout le monde a eu son expérience personnelle, propre… mais il a déstructuré tout ce que j’avais appris ces 20 dernières années.

     

    - Ce n’était pas du type dogme95 (un mouvement cinématographique lancé en 1995 par des réalisateurs danois sous l’impulsion de Lars von Trier et de Thomas Vinterberg) ? C’était plus méthodique ?

    AS : Non, pas méthodique, pas dogme95, mais il y a quelque chose… même si c’est une scène compliquée avec des voitures, des gens qui arrivent et partent, il ne bloque pas la scène (= préparer les mouvements) et on la tournait directement. 98% de la scène était un désastre parce que les voitures arrivaient trop tôt ou les personnes ne se croisaient pas au bon moment mais il y avaient ces moments, ces regards, ces interactions… Il est tellement brillant, il trouve ça…
    KS : Il ne cherche que ce petit moment. Parce qu’il en a déjà trois autres. Et il peut être très précis. Je l’ai vu faire une scène avec Kirsten Dunst où on a tourné la scène en entier, qui faisait entre 5 ou 6 pages, mais il veut ce moment spécifique, donc il retourne à ce moment tout le temps. Il a dit « Ok Kirsten, lève ta tête, ferme tes yeux, entrouvre tes lèvres…  ouvre tes yeux et dit la réplique ». Et il dit « Fais le encore : lève ta tête, okay stop. Entrouvre tes lèvres, ouvre tes yeux et dit la réplique ». C’était une expérience vraiment unique pour moi en tant qu’acteur, et le voir faire ça, être si concentré sur un détail et si ouvert pour les choses plus générales. Ma phrase préférée est toujours celle de John Hurt. On filme la soirée de mariage, et toi et Kirsten vous aviez des moments qui étaient extrêmement beaux, mais il y avait beaucoup d’acteurs et on était tous présents. Tout ce que je devais faire c’était de justifier le mouvement de la caméra. La caméra était derrière mon dos me suivant à travers la salle et, encore une fois sans répétition, John Hurt dansait avec ces deux filles et il danse près de moi et lance « Je n’ai aucune idée de ce que je fais » et je lui ait dit « Moi non plus ! » Et on en rigolait alors que la caméra tournait. AS : Et c’est dans la version finale du film. J’ai fait une interview hier et le journaliste a mentionné cette phrase en disant « Ca semblait tellement organique, là manière dont John Hurt a dis ça », j’ai dis « C’était probablement pas dans le script ». KS : Ouais, il le pensait vraiment.

     

    - C’est pour ça que vous avez accepté de faire un film avec Lars Von Trier ? Pour vivre une expérience que vous n’avez jamais eu avant ?

    KS : Oui.
    AS : Oui.
    KS : Pour moi, quand je l’ai lu, le script n’était pas très étoffé. L’anglais n’est pas la langue maternelle de Lars et il a été le premier à le dire quand il a envoyé le script. Quelqu’un avait aidé pour le dialecte.
    AS : Il ne faisait que dans les 60 pages, ce n’était pas même pas le script en entier.
    KS : Oui, mais on se lance là-dedans. Il suffit de regarder ‘Breaking the Waves’, son travail, c’est une superbe opportunité pour apprendre quelque chose. Je n’aurais échangé cette expérience pour rien d’autre.

     

    - Vous avez du temps pour préparer et développer le personnage avec les autres acteurs de la scène avant de la tourner, vous faites des répétitions..?

    AS : On a passé du temps, on est arrivé…
    KS :  Dans les bars !
    AS : Oui, dans les bars.
    KS : Dans les bars, on a parlé de beaucoup de choses.
    AS : On a tous vécu ensemble dans cette vieille maison jaune, au milieu de nul part dans le sud de la Suède, c’était comme une colonie de vacances. On a eu beaucoup beaucoup d’heures où on passait du temps ensemble, en mangeant, en buvant, en parlant des personnages, de leur relations, en parlant d’un peu de tout, et en faisant connaissance.
    KS : Mais en tournant, non, c’était… je l’entends encore dire « Silence ! ».

     

    - Et Lars participait à ces discussions ?

    AS : Oh oui ! C’était le chef d’orchestre.
    KS : Il était en plein milieu.


    - Evidemment, à un moment il sait ce qu’il veut, est-ce que vous saviez ce qu’il voulait faire, où il allait ? Ce film a plusieurs thèmes différents…

    AS : Comme Kiefer l’a dit avant, c’est très enjoué, organique, on est tous ensemble, on ne prépare pas les scènes, ainsi on essaye de nouvelles choses mais il peut aussi être très spécifique. Donc on sait qu’il sait ce qu’il veut et ce dont il a besoin. On découvre des choses, lui aussi découvre des choses, « Ça c’est intéressant, on peut essayer ça… mais attendez, il manque quelque chose. J’ai besoin de ce regard, de ce moment précis ». Là il peut être très précis.
    KS : Je crois qu’il aime être mystérieux. Tu peux penser que t’as tout compris et le soir suivant, on est à table et il va dire « Non, tu as tort ». Je crois qu’il y a quelque chose de merveilleux à dire là-dessus. Ce n’est pas un cinéaste banal. Si je sépare les films en catégories, vous avez les films de type blockusters de l’été, ensuite les films, qui sont un peu plus intellectuels et vous avez le cinéma. Mon père était chanceux de pourvoir travailler avec Fellini sur ‘Casanova’, et Nick Roeg avec ‘Don’t Look Now’, Bertolucci pour ’1900′, qui sont de grands cinéastes. La liste devient de plus en plus courte, et Lars Van Trier est un vrai cinéaste, qui crée de l’art. Le mystère en fait partie.


    - C’est dur à faire. Ça devient de plus en plus dur pour les cinéaste d’aspirer à ça et d’en faire une carrière.

    KS : Je le crois, oui. Je l’ai regardé faire et je n’ai jamais vu quelqu’un prendre autant de plaisir à faire un film que lorsque j’ai regardé Lars travailler. Je crois qu’il aimait faire en sorte que ça soit inaccessible. Tu pensais avoir raison, et il vient te dire « Non, va plutôt dans cette direction ».
    AS : Tu peux dire même des acteurs comme John Hurt, Charlotte Rampling… c’était vraiment comme un camp de vacances. C’est tellement amusant ! Parce que l’ambiance est tellement enjouée. Comme il a dit, c’est très différent de « marquage, deux caméras, gros plan »… parce que ce qui peut commencer comme un plan large, peut finir en gros plan et ensuite il trouvera autre chose, alors on ne sait jamais. C’est très proche du théâtre…
    KS : C’est parce qu’il ne te le dit pas.


    - Vous voulez savoir que vous tenez le bon bout ?

    KS : Absolument.
    AS : Ça prend du temps pour lâcher ce contrôle.


    - Le rôle vous était offert au départ, je suppose, ou est-ce qu’il…

    AS : J’ai reçu un coup de téléphone de ses producteurs, il n’y avait pas de script, je n’avais rien lu et en gros j’ai appelé mes agents, je leur ait dit « je travaille avec Lars Van Trier, je ne sais pas si il veut que je sois dans le film ou s’il veut que je prépare son petit-déjeuner… peu importe ce qu’il y a d’autres comme propositions, je travaille avec Lars en Juillet et Août. »
    KS : C’était pareil pour moi. « Il veut faire un film, il veut que tu sois dedans, je suis pas sûr de ce que ça sera, ça t’intéresse ? ». J’ai dit « Oui, je le fais. »


    - Donc peu importe quel personnage vous jouez, ça n’a pas d’importance ?

    AS : Je voulais juste avoir cette expérience. Mon père a travaillé six fois avec lui dans le passé et il avait adoré. C’est une combinaison de ça et aussi du fait d’être un grand fan du travail de Lars. C’est pour ça qu’on fait ce travail, si tu as une opportunité comme celle là, tu ne peux pas la refuser.


    - Ce qui est intéressant pour vous, dans la première moitié de cette saison de ‘True Blood’, on vous a vu un peu plus léger, par rapport à ce qu’on vous voit faire dans les films…

    AS : Mais on a tourné la saison 4 après ‘Melancholia’. Donc je suis passé directement de la saison 3 de ‘True Blood’ où Eric est encore un mâle dominant à ‘Melancholia’ où Michael est tout l’opposé. Je crois que tous les acteurs aiment ça, faire quelque chose de nouveau et découvrir quelque chose où tu te dis « Ouah, c’est très différent de ce que j’ai fait avant ».


    - Donc quand vous retournez travailler sur autre chose, cette expérience a eu un impact sur la manière dont vous travaillez ?

    KS : Absolument. C’est évident.
    AS : Constamment.
    KS : Tout est une éducation d’un point à un autre.
    AS : Si je lis un script, que je vois qu’un personnage ne m’apprend rien de nouveau, qu’il n’y a rien que je puisse découvrir ou apprendre sur moi-même… je ne serai pas créatif, mon imagination ne se dira pas « Est-ce que ça ça peut arriver, est-ce que ce personnage… » Si tu l’as déjà fait avant, ce n’est pas drôle, pour moi en tout cas.


    - Donc ne pas savoir…

    AS : C’est ce qu’on veut. Ça doit être une découverte.


    - Vous aimez les extrêmes ? Est-ce que c’est quelque chose que vous recherchez dans les personnages que vous acceptez de jouer ? Vous cherchez quelque chose qui vous fait un peu peur ?

    AS : Oui, toujours.
    KS : Pour moi ça n’a jamais été vraiment pour un personnage particulier, mais pour l’histoire. Peut-être à mes dépends, j’ai accepté de jouer des personnages qui n’étaient pas très attirants mais j’aimais l’histoire dans laquelle ils étaient, l’histoire qu’ils aidaient à raconter. Mais, comme Alexander, tout ce qui peut déclencher ton imagination. Pour moi ça a toujours plus été l’histoire que le personnage. Ça a été mon processus depuis que j’ai commencé à travailler en tant qu’acteur. Donc ça a été très simple de vouloir travailler avec Lars et il te dit si tu es le joueur de basse, de guitare ou le batteur…
    AS : Au moins tu fait partie du groupe.
    KS : Mais au moins tu es dans le groupe. Ouais.


    - Est-ce qu’il y a eu un moment où vous avez compris exactement ce qui se passait quand vous étiez sur le tournage ?

    KS : Jamais.
    AS : Non.
    KS : Pas moi. Complètement perdu pendant tout le film ! Je pense qu’on a tous eu des moments où on a compris. La raison pour laquelle j’ai parlé de la phrase de John Hurt c’est parce que je pense que c’est ce qu’on ressentait tous : « Je n’ai aucune idée de ce que je fais ». Lars te déstructure en tant qu’acteur de telle manière que tu as l’impression de faire ça pour la première fois. Il y a en quelque sorte quelque chose de beau dans cette manière de faire… pas en quelque sorte, c’est le cas : il y a quelque chose de vraiment beau dans cette manière de faire.


    - C’est comme faire partie des spectateurs. Dans ses films, les acteurs se sentent…

    KS : Tu les vois sous un angle différent. Je l’ai remarqué aussi en regardant ses films et j’ai pensé « Je ne le laisserai pas me faire ça à moi »… Il l’a fait en cinq minutes.
    AS : Je crois que c’est dans ‘Dogville’ qu’il donnait des points aux acteurs pendant le tournage. Après une scène, il disait « 28, 67, 94… » Et les gens ont joué le jeu, après la scène ils se demandaient « Combien de points je vais avoir… ? » Et il disait « 112″, « Yes !! ». Et à la soirée de fin de tournage, il a dit « Les points que j’ai donnés c’était pour évaluer le sur-jeu, les pourcentage d’exagération dans votre jeu d’acteur. »
    KS : Ça c’est très drôle.
    AS : Donc si t’avais 112, t’étais nul.
    - T’as merdé.
    KS : Ça c’est très drôle.
    AS : Il aime pas qu’on en fasse trop.


    - Est-ce que Kirsten était presque sur une autre planète ? Elle est presque dans toutes les scènes du film, elle a subi un sort différent des autres ou c’était pareil pour tout le monde ?

    KS : Je crois que c’était équilibré. J’ai toujours été incroyablement impressionné, car c’est un rôle très compliqué et elle l’a porté avec elle. J’ai été très impressionné par Kirsten et ce qu’elle a fait. Elle avait une scène avec Alexander dans la séquence du mariage. Quand vous avez votre derrière baiser. La caméra était derrière mon épaule, donc je n’étais pas dans le cadre pendant la plus grosse partie de l’après-midi où il ont filmé ça. J’ai vu cette scène et je suis allée vous voir tous les deux et j’ai dit « Ces deux dernières semaines, je n’avais aucune idée de ce qu’on faisait, peu importe ce que c’est, ça sera très bon parce que c’est une des meilleurs scènes que j’ai jamais vu. » Le moment entre vous deux était juste incroyable. Mais elle devait être dans une position très sombre, et y rester pendant deux ou trois mois, j’ai été impressionné par sa capacité à maintenir cet esprit. Je trouve qu’elle est magnifique dans le film et c’est magnifique de travailler avec elle.


    - Quand vous préparez une scène ensemble, une scène intime et elle pense à une chose… vous savez ce à quoi elle pense quand vous faites ces scènes ?

    AS : Non, et je ne veux pas savoir parce que Michael n’en savait rien. Et cette découverte, Michael qui essaye de savoir, c’est toute leur relation. Elle fait ça magnifiquement bien : elle est déprimée mais elle essaye d’être heureuse, elle essaye de dire « Tout va bien » mais tu peux voir dans ses yeux que ça ne marche pas. Donc Michael essaye de dire « Non, ça va, je peux prendre soin de toi » et ça créé du désespoir chez Michael. Il sent qu’elle s’éloigne de lui et il ne peut rien y faire.
    - C’est comme si la proximité physique avec Michael était son ancre. A chaque fois qu’elle comme à s’éloigner, elle recommence à toucher, embrasser et elle a ensuite ce sourire. Et tout semble allait bien pendant une seconde.
    AS : Je ne voulais pas connaître les détails auxquels pensait Kirsten dans ces situations. J’aimais le fait que je ne sache pas parce que ça faisait réel. J’essayais de rechercher dans ses yeux ce qui se passait. En tant qu’acteur, je n’en savais rien.


    - Quand est-ce que vous avez vu le film pour la première fois ?

    AS : Je l’ai vu en Suède. Il est sorti en Suède il y a environ 4 mois. J’étais à la maison pendant quelques jours donc je l’ai vu là-bas.
    - Vous êtes allé au cinéma ?
    AS : Oui, tout à fait. Je ne pouvais pas aller à Cannes, on travaillait tous les deux alors on ne pouvait pas aller à Cannes. J’avais quelques jours de repos, je suis parti des Etats-Unis pour aller en Suède, je suis allé au cinéma.


    - Est-ce que c’était comme découvrir un film que vous ne connaissiez pas ?

    AS : Oui. Parce que je ne suis pas dans la deuxième partie du film… la première partie, je n’aime pas me voir à l’écran, je ne peux pas être connecté émotionnellement, je suis toujours très critique de ce que je fais. Je regarde et je dis « Oh, ça c’était trop, j’aurais du faire ça différemment, oh c’était nul là, pourquoi j’ai fais ça… » C’est difficile pour moi de dire si ça fonctionne ou pas mais je n’étais pas dans le deuxième partie, alors je pouvais vraiment m’assoir et profiter du film. C’est tellement puissant, je trouve que c’est incroyable.


    - Ça vous a surprit ?

    AS : Oui, pas que ça soit fort. Je savais que ça serait fort / solide, mais puisque je n’étais pas là quand il l’ont tourné, je me sentais vraiment comme un membre du public qui regarde le film et en est bouleversé.
    KS : Pareil pour moi.


    - Vous êtes allez en Suède pour voir le film ?

    KS : Non, non. Je ne suis pas allé en Suède pour voir le film mais c’était une sorte de découverte parce qu’on a tourné beaucoup de choses. Lars a fait le choix d’en utiliser certaines et pas d’autres. Je ne comprenais pourquoi… Une fois qu’il avait utilisé certaines choses dans le début du film, je savais que certaines ne seraient pas utilisées dans le reste du film. Pour moi, encore une fois dans un effort d’apprendre quelque chose, j’ai vraiment aimé les choix qu’il a fait en tant que cinéaste. Il y a toujours des choses dans lesquelles vous n’étiez pas impliqué pendant le tournage et que vous découvrez pour la première fois.


    - Je suis un peu choqué que vous ne réalisiez pas.

    KS : Que je ne réalise pas ?

     

    - Oui, d’après la manière dont vous parlez de détails et de toutes les choses que vous avez faites.

    KS : J’ai réalisé quatre ou cinq fois pendant ma trentaine…. c’est un milieu bouleversant. Je me suis rendu compte que j’adorais vraiment travailler en tant qu’acteur et je me suis concentré là-dessus.


    - Est-ce que c’est le genre de projet qui vous donne l’énergie de continuer…  de passer à travers le travail difficile d’un acteur ?

    KS : Je n’ai jamais ressenti ça. Je veux dire, j’ai beaucoup travaillé mais… j’ai déjà entendu ça plusieurs fois mais je n’ai jamais éprouvé cette sensation de travail acharné et difficile (? « the slog of acting »). J’ai toujours aimé ce que je fais, je vais mieux dans ma vie quand je travaille, par rapport aux moments où je ne travaille pas… il n’y a qu’à demander à ma mère. Ca m’excite et ça m’intéresse toujours autant que quand j’avais 15 ou 16 ans. Ouais, je n’ai jamais ressenti ça mais évidemment, dans notre effort à tous les deux pour aller travailler avec quelqu’un comme Lars pour vivre cette expérience, c’est le summum, la combinaison des personnes. Ce que je n’avais pas réalisé c’était le bénéfice de pouvoir travailler avec Alexander, Charlotte Rampling, Charlotte Gainsbourg, Kirsten Dunst… je veux dire, il a rassemblé un groupe de personnes qui étaient aussi incroyables donc l’expérience toute entière était extraordinaire. C’était une éducation.
    AS : Je crois que le jour où tu te réveilles, et que tu ne ressens plus cette excitation dont tu parles…
    KS : Fais autre chose.
    AS : Exactement. Ou que tu peux découvrir, apprendre quelque chose, même si t’as 75 ans… c’est le jour où j’arrêterai en tant qu’acteur.


    - Vous espérez travailler à nouveau avec Lars Van Trier dans les prochaines années ? C’était le cas pour Charlotte.

    KS : Je l’espère en tout cas.
    AS : Il fait du porno maintenant.
    KS : Vraiment ? J’en suis !
    AS : Mon père sera dedans mais Lars lui a dit « Mais tu baisera pas ».
    KS : Ouais, c’est ça…
    AS : Il a été très déçu.
    KS : Il verra…

     

    - On verra quel studio achète le film et on leur demandera pour votre père. Mais une fois qu’il a le studio, je peux tout à fait m’imaginer Kirsten et Charlotte faire toute une série de films ensemble.

    AS : Elles sont magnifiques ensemble.


    - C’est une combinaison fascinante.

    AS : Incroyable.


    - Aucun de vous n’était à Cannes ?

    KS : Je n’y étais pas, je faisais une pièce de théâtre à New York.
    AS : Je travaillais à Los Angeles.


    - Vous avez vu le film avec les spectateurs ?

    AS : Oui, je l’ai vu avec les spectateurs.
    KS : Pas moi.
    AS : L’avant-première était hier soir et on s’est introduit… on est d’abord allé diner et ensuite on est retourné et on s’est faufilé dans la salle et on a regardé les dix dernières minutes…
    KS : C’est là que j’ai réalisé ce que vous faisiez et j’ai été vraiment stupide de ne pas vous suivre.
    AS : Je regardais les spectateurs, pendant les dix dernières minutes, c’était très intense.
    KS : Je ne l’ai pas vu avec les spectateurs.
    AS : C’était intéressant de les voir… en train de dormir ou d’envoyer des SMS.
    KS : Moi j’étais juste heureux que… Il y a toujours ce moment, surtout quand c’est la première fois que le public le voit, j’étais juste reconnaissant qu’il y ait plus que 3 personnes qui soient restées, quand tu viens pour dire « Merci d’être venu » à la fin.
    AS : Pour la séance de questions-réponses.
    Ks : Ouais, mais ils étaient tous là.

     

    Interview Kiefer Sutherland, fan de Lars Von Trier LIEN

     

     2013 -The Reluctant Fundamentalist (L'Intégriste malgré lui)

     

    Lundi 26 juillet 2010 en Suède (Trollhättan), Conférence de presse :

    Source : svtplay.se

     Kiefer Sutherland et Kirsten Dunst, lors de la conférence de presse pré-tournage de  Melancholia , en juillet 2010. 

       

    Kiefer, Lars Von Trier, Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg

      

    Par : ARTINFO France

    Le réalisateur danois Lars Von Trier s’est montré très concis, ce mardi, en décrivant son nouveau long métrage Melancholia, dont le tournage vient de commencer en Suède.

    « Merdique », a tout de même répondu le cinéaste notoirement capricieux, interrogé sur le type de film auquel le public pouvait s’attendre lors de sa sortie en salles, prévue pour 2011. « Non, en fait je ne l’espère pas. Mais tout de même, un peu plus merdique que mon dernier film », a-t-il ajouté.

    Cette dernière œuvre a laissé une empreinte évidente dans le paysage cinématographique. Antichrist a choqué les spectateurs au Festival de Cannes mais a aussi permis à Charlotte Gainsbourg de remporter le prix d’interprétation. L’histoire, en partie tirée de la dépression dont le réalisateur souffrait à l’époque, racontait la vie d’un couple partant s’isoler à la campagne pour surmonter son chagrin après mort de son enfant, ensuite pris par un mal mystérieux et une folie grandissante.

    Interrogé sur le thème de Melancholia, Von Trier est resté vague. « J’ai un plan mais personne ne le connaîtra jamais », a-t-il déclaré, frustrant sans pour autant surprendre la soixantaine de journalistes qui s’étaient déplacés à Trollhättan depuis toute l’Europe. « C’est l’histoire de deux sœurs… et d’une planète. Kirsten se marie, mais pas pour longtemps, bien entendu », a quand même dévoilé le réalisateur. Le film a le plus souvent été décrit comme une histoire de catastrophe psychologique et de fin du monde.

    Dans Melancholia, Von Trier met en scène Kiefer Sutherland, John Hurt, une fois de plus Charlotte Gainsbourg, Charlotte Rampling, Stelan Skarsgaard et Kirsten Dunst, la dernière star Hollywoodienne à être invitée dans l’univers tordu de Trier, après Nicole Kidman (Dogville) et Willem Dafoe (Antichrist). Penelope Cruz était la première élue pour Melancholia ; elle a décidée de favoriser le quatrième volet de Pirates des Caraïbes.

    « Je ne suis pas sûre de ce que je peux dire et de ce que je ne dois pas dire », a déclaré Dunst, souriante. « Allez, tu peux dire ce que tu veux », a répondu Von Trier.

    « Quand je pense à la façon dont le cinéma américain présente les femmes, ces images laquées d’êtres imaginaires, c’est alors un plaisir de jouer un rôle comme celui-ci », a lâché l’actrice.

    « Il y a une différence dans la manière d’instruire de Lars - on ne répète pas, ce qui aide a maintenir une grande vitalité », a-t-elle ajouté.

    « Il y a un mariage et de la mélancolie, mais je ne veux pas en dire plus », a annoncé von Trier sur le ton laconique et énigmatique dont il est coutumier. On sait seulement qu’Alexander Skarsgård épouse Dunst mais que leur union trouve une fin dramatique quelques jours seulement après la cérémonie.

    Kiefer Sutherland a ajouté que Melancholia serait un film d’une « honnêteté brutale », un élément qu’il apprécie dans le cinéma de von Trier. Il a précisé qu’il adorait « tourner en direct, sans aucune répétition ». C’est la première fois qu’il travaille ainsi.

    Dunst, qui est dans le film la sœur de Gainsbourg, a décrit Melancholia comme « un film poétique ».

    Le tournage de ce film-catastrophe psychologique a commencé le 22 juillet et se prolongera jusqu’au 8 septembre. L’œuvre sera prête pour le prochain Festival de Cannes, où le travail du cinéaste danois a déjà remporté plusieurs prix, dont le prix de la meilleure actrice, remis l’année dernière à Charlotte Gainsbourg pour le film controversé Antichrist

    Melancholia est produit par la société danoise Zentropa en coproduction avec la Suède (Memfis Film), la France (Slot Machine) et l’Allemagne (Zentropa International Cologne).

    “J’aurais joué un serveur ou quoique ce soit d’autre dans ce film” déclare kiefer. Il ajoute que c’est un honneur de travailler pour un homme tel que Lars.

    Un journaliste demanda à Lars Von Trier si ce n’était pas « dangereux » d’avoir engagé Kiefer Sutherland, celui-ci étant si fortement associé à la série TV « 24 ». Von Trier répond qu’il n’a pas engagé Jack Bauer mais Kiefer Sutherland et je n’ai aucun problème avec cela, au Danemark nous employons les acteurs dans des registres différents.

    « Craignez-vous que je tire sur lui ? » ajoute Kiefer

    Il y a une honnêteté brutale dans les films de Lars et je pense que c’est fascinant. J’ai toujours voulu travailler avec lui « , a déclaré Kiefer Sutherland.

    Le réalisateur Danois est connu pour avoir de fortes exigences envers ses acteurs…

    Comment est-ce de travailler avec Lars von Trier?

    Aujourd’hui, j’ai joué pour la première fois dans une scène, mais je le répète, c’était fantastique », dit-il.

    Après la conférence : une courte discussion exclusive avec Kiefer Sutherland.

    Que pensez-vous de la Suède?

    «J’aime la Suède, c’est tellement beau ici. J’ai été très bien et j’ai rencontré beaucoup de gens sympas, tout le monde est si gentil et serviable », dit-il ».

    L’acteur s’est trouvé parfaitement à l’aise en ville et a été vu plusieurs fois autour de la ville deTrollhättan. « Je voudrais simplement me promener et regarder la ville » dit-il.

    Souhaitez-vous revenir à la Suède?

    « Oui, il y a encore beaucoup d’endroits que je voudrais visiter. Stockholm » dit-il.

    Kiefer Sutherland a révélé qu’il avait passé sept jours à Copenhague avant d’aller à Trollhättan pour le tournage de Melancholia.

    «J’ai toujours rêvé de visiter Copenhague et ailleurs en Scandinavie. C’est merveilleux de se promener dans une ville comme Copenhague, où beaucoup de maisons ont plus de 500 ans. C’est incroyablement beau».

     

    2013 -The Reluctant Fundamentalist (L'Intégriste malgré lui)


    TIFF (Toronto International Film Festival) - septembre 2011

     (lien- link) Vidéo sur Cineplex.com

      

    « Ce n’est pas un film sur la fin du monde mais sur la peur de perdre le contrôle, ça m’intéresse en tant qu’acteur et ça a certainement intéressé Lars Von Trier au point d’avoir écrit à ce propos »

    « Malgré toute notre technologie, tout ce qu’on a développé depuis 2 mille ans, en fait on se rend compte qu’on ne contrôle pas grand chose »

    « ce qu’apporte un film comme ça, et pourquoi travailler avec Lars Von Trier c’est que le public comprend ce qu’il veut, à la fin, on a envie d’être ému, de façon positive ou négative, je m’en fiche, mais je veux ressentir quelque chose, et c’est impossible de voir ce film sans ressentir quelque chose »

    Traduction 24heureschronohommage

     10 septembre 2011- Première de Melancholia


       

      cynthialoyst  (yfrog) Red carpet for Melancholia. Kiefer has arrived. #TIFF

     

     

      Udo Kier, Alexander Skarsgard, Kirsten Dunst, Kiefer Sutherland

      

     

      

    Plus de Photos sur Monkief

     

    13 septembre 2011 - Vanity Fair

     Lien pour la vidéo (link for video) :

     

     

      www.vanityfair.com

    - Vous êtes chez vous en quelque sorte ? Vous avez grandi à Toronto, n’est-ce pas ?

    - J’ai grandi dans cette ville, oui.

    - Qu’est-ce que ça fait de revenir ?

    - C’est vraiment agréable. En fait, tous mes frères sont là et ma sœur est là. Ma mère est là et mon père est là, alors… ouais. Ça n’arrive pas souvent.

    - Comment s’est déroulée cette expérience pour vous, avec ce film ? Qu’en avez-vous appris ?

    - Et bien c’était un des films les plus exceptionnels… certainement, une des expériences les plus exceptionnelles que j’ai eu avec un réalisateur. J’ai fait 70 films je crois, 198 épisodes de 24 heures chrono, ce qui est presque équivalent à une autre centaine de films, et il y a un fil conducteur qui est commun à tout ça : on lit la scène avec les autres acteurs et le réalisateur, on bloque la scène, on la répète et ensuite on la tourne. Et on n’a pas fait ça sur ce film.

    - Vraiment ?

    - Lars… la toute première scène que j’ai tournée était avec Charlotte Gainsbourg et il nous a emmenés devant cette porte et a dit « Okay, derrière cette porte c’est là que je veux que la scène se passe », d’accord. Et j’ai entendu « Ca tourne » et le clap. J’ai regardé Charlotte et j’ai dit « Est-ce que c’est normal ? » et elle m’a répondu « Non… » et j’ai dit « Va à gauche, j’irai à droite ». Et avant même que je finisse ma phrase, j’ai entendu Lars crier « Silence ! » On a en quelque sorte découvert la scène en la tournant. Ça m’a pris une minute avant d’accepter cette manière de faire, mais une fois que je l’ai fait c’était une incroyable liberté. Donc rien qu’à ce niveau c’était une expérience exceptionnelle.

    - Charlotte Gainsbourg joue évidemment votre femme et vous avez… j’adore le fait que vous [le personnage] avez tout cet argent, mais on ne sait jamais pourquoi ou comment. C’est vraiment…

    - Oui, c’est un héritage. Lars et moi en avons discuté un soir, tard, dans un bar. Il est clair qu’il n’a pas gagné cet argent avec l’astronomie. Donc on a simplement décidé qu’il l’avait hérité et donc on l’aimait encore moins.

    - C’est vrai, parce qu’il ne l’a pas gagné. J’ai vraiment aimé votre personnage, pas vous ? J’avais beaucoup de compassion / sympathie pour lui.

    - Je l’aime beaucoup aussi. Et je crois que c’est très difficile de jouer un personnage, et je l’ai fait quelquefois, que vous n’aimez vraiment pas. Mais le personnage, et on en a beaucoup parlé avec Lars, et c’est vraiment la base du film… il croit qu’il y a 2% de la population qui ont encore une sorte d’harmonie avec la Terre et des instincts naturels et ceci serait représenté par le personnage de Kristen [Dunst] et je représente les 98%… l’arrogance de l’Homme  si vous voulez, qui ont perdu cette connexion et peuvent littéralement regarder une planète venant droit sur eux et dire « Elle ne nous heurtera pas », vous voyez. Autant je l’adorais [ce personnage], et je fais probablement partie de ces 98% que je considère simplement être optimiste, autant je devais toujours garder à l’esprit cette balance que nous essayions de créer.

    - En le regardant, et je ne suis qu’une personne, j’ai ressenti… vos doutes un peu, comme si vous deviez sur-compenser [le personnage interprété par] Charlotte d’une certaine manière et qu’il y aurait pu avoir un conflit / une rupture.

    - Et je crois que c’est une condition humaine réelle. Et je crois que les personnes qui donnent la responsabilité de prendre soin de tout le monde ont de sérieux doutes, mais dans un monde qui bouge aussi vite que le nôtre, ils n’ont pas le temps d’accepter ça.

    - Ça m’a fait très plaisir de vous rencontrer.

    - Merci beaucoup.

    - Merci beaucoup et bonne chance pour la suite.

    - Merci.

    Traduction par Virginie 

     

    2013 -The Reluctant Fundamentalist (L'Intégriste malgré lui)

     

    36e Festival du Film International de Toronto

     Lien (link) Interview VIDEO cbcnews : image1.jpg

     

    « Une des choses les plus extraordinaires pour moi en faisant le film, c’est que je ne remarquais pas la caméra. Vous savez, j’ai fait 70 ou 80 films, 8 ans de 24 heures chrono et il y a une chose qui… pour chaque film ou chaque projet auquel j’ai participé, il y a une chose fondamentale qu’on fait, et c’est de « bloquer » une scène (= positionner les acteurs dans la pièce et mettre au point les différents mouvements).

    Mais lui (Lars Von Trier) ne le fait pas. Il n’y avait pas de répétition, et je me souviens d’un de mes premiers jours de tournage. Charlotte Gainsbourg et moi étions assis. Et il a dit « Okay, allons-y ». On est allé sur le plateau et je pensais qu’on allait répéter ou bloquer la scène ou parler de la scène. Et il a dit « Okay, vous vous mettez là et je vais dire ‘action’. » Et j’étais là à me dire « Quoi ?! ». Et Charlotte Gainsbourg m’a regardé, en toute connaissance de cause, et m’a dit « Chut ». J’ai dit « On va faire ça direct ? » et elle a dit (en hochant la tête) « Oui ». J’ai dit « Okay, tu vas à droite, je vais à gauche, et on se rejoint vers le milieu de la pièce », parce que je n’avais aucune idée de ce à quoi ressemblait la pièce, je ne savais pas où était placée la caméra, rien de tout ça. Et tout ce que j’ai entendu c’est « Arrêtez de parler ! ». Je me suis dit  »Oh Oh…  »

    Donc, c’était juste… c’est une incroyable liberté qu’il donne aux acteurs, quand on y pense. Et puis, s’il n’aime pas ce que vous faites, il devient très concentré, même _____ . Il peut dire « Lève ta tête, ferme tes yeux, ouvre tes yeux, maintenant dit la réplique ». Il peut être aussi précis que ça.
    Mais il commence par te donner l’entière liberté. Alors vers la fin du tournage, étant donné que je ne remarquais pas du tout la caméra, quand je l’ai vu (le film) m’a coupé le souffle de par sa beauté. J’ai été très profondément ému et impressionné par cela. »

    Merci Virginie pour la traduction

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